LE SEUIL DE RENTABILITE, NOTIONS | ||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||||
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Intérêt de la gestion prévisionnelle "Gouverner c'est prévoir". Il faut, pour entreprendre une action efficace, construire une image aussi fiable et claire que possible de l'avenir. Etre bien informé de la situation présente ne suffit pas. Cette étape, indispensable, ne permet que de réagir aux évènements. Elle ne prend tout son sens que si elle rend possible des prévisions. Il est alors possible d'anticiper, de se fixer des repères et d'agir en temps voulu dans des délais suffisamment courts pour obtenir de bons résultats. L'approche mercatique a permis de souligner que la question centrale de toute entreprise est la suivante : Vendre ... A quelle clientèle ? ... Quel produit ? Le cheminement développé par les études de marché et les actions d'analyse de la valeur aboutissent à la problématique de la poursuite ou de l'abandon de la production envisagée, notamment par la comparaison du coût de revient prévisionnel et de son prix psychologique. Ce travail ne peut aboutir que s'il est possible d'évaluer ce coût de revient. Cette phase est d'autant plus importante qu'il existe, d'une part, une cohérence de la politique de prix à respecter, et d'autre part, des délais de fabrication à prendre en compte. Une gestion saine ne peut se contenter de vérifier a posteriori si le produit est rentable ou non. La gestion prévisionnelle va donc poursuivre : ---> des objectifs immédiats : gestion des produits actuels en termes de stocks, d'organisation de la production et de répartition des coûts, et gestion de la trésorerie, ---> des objectifs à plus long terme : mise en place et réalisation de plans de recherche de produits nouveaux et possibilités d'investissements. La mise en place d'une gestion prévisionnelle efficace suppose, dans ces conditions : ---> une attitude active : tenter de connaître le futur par la recherche et l'étude de données exogènes telles que l'évolution de la conjoncture économique, la situation du marché, l'état de la concurrence, ... et exploiter les informations endogènes telles que les capacités de production, la productivité, les coûts ... Cette attitude active consiste également à tenter d'infléchir le futur ; l'entreprise ne doit pas subir mais, bien au contraire, façonner son avenir (la prévision ne peut plus, dès lors, n'être qu'une extrapolation pure et simple du passé.) ---> une attitude rationnelle : la mise en place de moyens propres à prévoir efficacement repose sur une méthodologie recourant pour beaucoup aux diverses formes de l'analyse statistique et non sur des considérations aussi vagues qu'inargumentées. ---> une attitude collective : chaque secteur apporte sa contribution (moins de possibilités "d'oublis") et se trouve, de ce fait, motivé pour la réalisation d'objectifs fixés en commun. ---> une attitude responsable : toute prévision sera confrontée à la réalisation. Ce contrôle va permettre de révéler les écarts significatifs et d'agir sur les facteurs au bon moment. La variabilité des charges Prévoir l'évolution des charges en fonction de différents niveaux d'activité possibles (quantités produites) est d'une grande utilité. Il est important, en effet, de connaitre, a priori, le coût total que devra supporter l'entreprise.
Illustration Soit un atelier dans lequel est fabriqué un seul type de produits. Une analyse des charges à supporter permet de dresser le tableau suivant
Pour réaliser ce tableau, il a fallu centraliser l'ensemble des renseignements provenant de différents services concernant le produit en question : quantité utilisée et coût des matières premières : temps de travail et coût horaire de la main d'oeuvre ; machines utilisées ; toutes les autres charges. Les coûts totaux obtenus sont intéressants mais ne sont exploitables que pour certaines quantités produites. Le problème à résoudre est le suivant :
Peut-on obtenir les charges totales (la dernière ligne) à partir de la quantité produite (la première ligne) Concrètement, le service mercatique prévoit de vendre l'année prochaine 5 000 produits au prix unitaire de 10 €. Est-il intéressant de se fixer un tel objectif ?
Illustration L'observation de ce tableau permet de dégager les idées suivantes : ---> le coût total augmente avec les quantités produites mais n'est pas proportionnel à celles-ci. Une analyse ligne à ligne devient nécessaire.
---> Analysons les charges de matières premières. Une charge variable est une charge proportionnelle à la quantité produite.
---> Analysons les charges de main d'oeuvre
---> Analysons les charges d'amortissements
Une charge fixe reste fixe au niveau global et est indépendante de la quantité produite,
---> Analysons les autres charges
---> Analysons les charges totales C'est la somme de toutes les charges :
Nous pouvons donc répondre à la question initiale Il est donc rentable de lancer cette production
L'expérience montre que cette analyse par la variabilité des charges se vérifie dans la réalité.
L'existence des charges fixes entraine la conclusion que dire : "une activité est rentable" est une affirmation incomplète. Une activité est rentable à partir d'un certain niveau d'activité. Il est possible de calculer à partir de quel chiffre d'affaires une activité est rentable : c'est la notion de seuil de rentabilité. Le seuil de rentabilité est le chiffre d'affaires qui correspond à un bénéfice égal à zéro.
Il correspond au point d'intersection entre la droite de chiffre d'affaires et la droite des charges totales. Conditions d'utilisation de la notion de seuil de rentabilité Le raisonnement précédent repose sur plusieurs hypothèses :
---> Tout ce qui est produit est vendu Dans ces conditions, il est possible de calculer la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint : c'est la notion de Point Mort. Le Point Mort est la date à laquelle le seuil de rentabilité est atteint
En supposant que l'exercice comptable débute le premier janvier et se termine le 31 décembre, le calcul est le suivant : L'assistant de gestion et le commercial disposent de 2 indicateurs simples pour respecter l'objectif annuel de 5 000 € de bénéfice : Atteindre un CA de 33 340 € avant le 1er septembre. |
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